Emotional funktionalism 


HOMME - VASE
















shapes, langages and stories


Pierre Charpin talking about that photography that was took when he was twenty eight years. A performance that left him with a stiff neck and a dangerous taste in his mouth. He talkes about vases that is for him the best object to focus on the shape and the langage. To him each vase is a way to invent a new story. 

« J’avais vingt-huit ans, c’était en 1990. Cette photographie a été prise dans mon atelier par mon amie de l’époque. Élise Parré. J’avais installé le fond blanc et acheté des fleurs que j’ai placées dans ma bouche. Ce n’est donc pas un photo-montage, plutôt une sorte de performance qui m’a valu un bon mal de cou accompagné d’un âpre gout en bouche! Je voulais être un vase.
Cette image est emblématique, elle marque pour moi le début de ma pratique de designer. J’ai suivi une formation à l’école des Beaux-Arts de Bourges en tant que plasticien. J’ai choisi de m’écarter de l’art pour l’art et de sa white box au moment de ma découverte du mouvement radical et des designers italiens, qui m’a poussé à me positionner du côté de l’objet dans sa dimension domestique. J’ai peu à peu commencé à intégrer les questions de fabrication et de production dans le dessin et dans mon processus de conception.
L’image renferme quelque chose de l’ordre de la prémonition, puisqu’il se trouve que j’ai dessiné beaucoup de vases par la suite. Ils ponctuent et marquent un état de lieux de mon langage plastique et de ma poétique. Le vase est un objet d’une rare simplicité qui ne comporte aucun problème fonctionnel spécifique à résoudre. Cependant, il n’est pas un simple contenant dans le sens où son créateur le charge d’intentions plastiques et sensibles, et c’est ce qui le rend intéressant. Plus qu’un autre, le vase est un objet de travail idéal qui me permet de me concentrer sur la forme et le langage. Comme tout objet. le vase alterne entre deux états liés à sa fonction utilitaire: tantôt rempli de fleurs, tantôt vide. Dans cette seconde configuration. le vase n’est alors que pure présence. il occupe l’espace, comble notre peur du vide, et contribue à la constitution de notre paysage domestique. Un beau vase doit se suffire à lui même. Le vase se cache rarement dans les placards: avec ou sans fleurs, il participe à la composition de notre arrière plan, comme un témoin de nos vies.







Discussion from  « Offrir Des Fleurs » de Christopher Dessus
Photo de Pierre Charpin